Sable


Je regarde le caillou qui repose au creux de ma main. Je me souviens. La plage n’a pas changée. Mes pas laissent toujours une trace dans le sable, un peu plus grande qu’avant - un peu. 

Pour ébranler mon grand-père, figé en statue de marbre à genoux devant la mer, il fallait lui chatouiller les pieds.

Nos châteaux friables ont été dévorés depuis bien longtemps. Rien de plus banal.

Mais hier, j’ai déposé un coquillage sur la montagne d’un enfant, et mon cœur s’est remis à battre, au rythme d’autrefois.

Je n’étais pas seule. D’autres coquillages escaladaient ces pentes fragiles, d’autres trésors nés de la houle et de l’écume. Ils dansaient de la base jusqu’au sommet, veillant à garder parmi eux des espaces vierges, pour ceux qui viendront. 

La marée pourra bien emporter le sable, il y restera toujours la trace de mes pas. 

Commentaires

Articles les plus consultés