Notes Guyanaises



Jour 1 : Le jour sans fin. Levée à 5h, pas beaucoup dormi. Regardé Buzz L'Éclair pour me détendre. 

Train en 1ère classe, comment font les gens pour être aussi frais à une heure pareille ? Montparnasse, Denfert-Rochereau, Orly-bus, Terminal 4. Quand tu as des papiers, et de l’argent, le monde est à toi. Un aéroport est une tour de Babel. 

Enfin dans l’avion, petite appréhension de s’envoler au-dessus des nuages. Je regarde le décollage sur l’écran devant moi (rangée du milieu, pas de hublot). On quitte la terre pour plonger dans la mer de nuages. Du blanc et du bleu à perte de vue. Et après quelques heures, la terre à nouveau, verte, luxuriante, inconnue.

La France si loin de la France. Les mêmes panneaux de la route, mais pas les mêmes arbres. L’humidité dans l’air aussi. Une route unique prise à toute allure pendant que la nuit tombe d’un coup, comme un couvercle qui se referme. Elle m’a finalement rattrapée. Au bout du chemin, des bras amis, enfin. Un lit sur palette et sous moustiquaire. Je me laisse emporter par le sommeil.


Jour 2 : Réveillée par les cocoricos, les aboiements, les vrombissements des voitures, les chants chrétiens de la femme de ménage, et le soleil. Vertigineux de penser que je suis de l’autre côté de l’Atlantique, si loin de chez moi. Et tellement commun en notre temps. 

Marcher le long de la route (pas d’autre chemin), jusqu’à la « petite maison », au bord d’un plan d’eau où nagent des caïmans. Sieste en hamac. Promenade au Plateau des Mines, piste rouge tracée dans la forêt verte.


Jour 3 : J’ai conduit en Guyane (3 km), petite fierté, parce que la route ici c’est un peu « à l’africaine » : c’est à celui qui passera le premier. 

Promenade en forêt. Perdre du vue le ciel, être entourée d’arbres étonnants, avec le sentiment que chaque racine, chaque liane, pourraient à tout instant prendre vie. Croiser une grenouille, des piverts, et une tortue. Marcher sur l’eau. Avoir un petit aperçu de ce qu’ont pu ressentir les chercheurs des Cités d’Or, les Robinson Crusoé et Tarzan. Se sentir si petit face à cette immensité qui pourrait m’engloutir. Cela force au respect.

Puis baignade à Terre Rouge, village amérindien, dans le grand fleuve Maroni. S’allonger sur une branche, suspendue au-dessus de l’eau, sur fond de coucher de soleil. De l’autre côté, c’est le Suriname.


Jour 4 : Les fourmis vont en procession. Les lézards se promènent en exploration. Les vêtements sèchent sur le fil suspendu sous la terrasse. Les sons des insectes et des oiseaux se mêlent, la tôle de la maison grince doucement, un camion passe sur la route. Musique guyanaise.

Suivi le layon au fond du jardin, machette à la main pour vaincre les chablis : c’est ainsi que l’on désigne les arbres tombés en travers des chemins clandestins frayés par l’homme dans la forêt. A l’autre bout, la crique. Eau couleur terre. Sauter.

Visite du camp de la transportation, l’ancien bagne. Les condamnés de la justice française l’ont peuplé entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Il n’y a pas de limite à l’horreur dont l’être humain est capable envers son prochain.


Jour 5 : Au réveil, encore allongée sous la moustiquaire, visite du colibri. Il tente de faire son nid sur les fanions suspendus au plafond de la chambre de David.

Chaque nouvelle expérience élargit le champ des possibles. 


Jour 6 : Hier, voyage à Apatou. Environ 1h de voiture sur une route défoncée, percée à travers la forêt et la latérite. Passage entre ces murs de terre rouge parsemés d’éclats argentés, roches imposantes et déjà creusées par l’eau. Slalomer entre les trous de la piste.
Apatou est le héros local de la ville qui porte son nom, au bord du Maroni, en s'enfonçant plus loin dans le sud-ouest. D’après le guide, il est connu pour avoir favorisé le vivre-ensemble entre les différentes cultures qui composent la Guyane. Il a aussi accompagné un explorateur “métro”, et a été honoré par la France à ce titre. Malheureusement, je n’ai pas pris de notes à partir du livre de voyage, et Wikipédia ne parle pas de lui.

Cette ville présente un étonnant mélange de modernité “à l’occidentale” (lampadaires, poubelles de tri, agrés de sport apparemment flambant neufs…) et de “bric-à-brac” à l’africaine (tôles rouillées, parpaings, déchets au sol…). Ici aussi, comme dans toute la Guyane paraît-il, le petit magasin est tenu par des Chinois. Pour autant, la ville est principalement habitée par des Bushinengués, peuple descendant des esclaves africains en fuite. 

Dans l’église quasiment vide, le prêtre prononce les mêmes mots que chez moi, et je me sens un peu à la maison, ici où s’arrête la route, pour laisser place au règne du fleuve. 

Nous avons réservé un “carbet” pour la nuit, équivalent du camping chez nous. Les emplacements sont des petites cabanes vides, où l’on suspend des hamacs. Celui-ci n’a pas de murs. Nous passons la soirée dans le petit restaurant qui sert des plats locaux : riz, aubergines, haricots rouges, viande et poisson. De quoi ne pas mourir de faim.

Première nuit suspendue. Et toujours devant nous, le Maroni. 

Retour ce matin par la même route, le long de laquelle les carcasses de voiture se laissent doucement engloutir par la forêt. 

Ce matin, marché à Saint-Laurent. Toutes les couleurs sur les étals, et autour. Les langues se mêlent. La police veille, il paraît que d’habitude, les vendeuses illégales venues du Suriname sont nombreuses. Aujourd’hui, il y a surtout des “Bushis” et des Hmongs, d’origine vietnamienne. La France les a installés ici après leur fuite du régime communiste, pour peupler la Guyane et cultiver la terre. On peut d’ailleurs acheter des nems pour déjeuner. 

Prochaine étape, traverser le fleuve et la frontière, pour arriver à Albina, au Suriname. Négocier le trajet en pirogue, 3€ par personne. Odeur agressive de l’essence, cris des piroguiers. Poser le pied sur l’autre rive, dans un autre pays. Les noms des rues sont hollandais. Les murs peints servent de panneaux publicitaires. Les magasins sont chinois, ici aussi. On y retrouve Spiderman et la Reine des Neiges. Achat de tissu wax. C’est bien une ville, mais si différente de celles que je connais, anarchique, bouillonnante, selon mon point de vue fatalement occidental. Les hommes se battent pour gagner notre trajet retour, ils sont trois, ils attrapent David par le bras pour le mener à leur pirogue. Négociations.

Peut-on découvrir sans comparer ? En revenant sur le sol français, je mesure à nouveau le confort de vivre dans un pays riche, même si la pauvreté reste importante ici. Où que l’on aille, on emporte toujours avec soi son regard, les filtres de ses propres expériences, la nuance colorée de sa vie. Et ses peurs. 

Sieste. 

Dernière aventure de la journée, à nouveau sur l’eau - le fleuve n’est jamais loin. Départ en canoë depuis le carbet de Jeanne qui surplombe le Maroni. Glisser dans le soleil couchant jusqu’à l’île aux lépreux, à la surface mouvante qui prend feu en même temps que le ciel. Rentrer avant la nuit qui tombe si vite, vaincre le courant à contre-sens.

Le monde est si beau, si vaste, plein de promesses pour qui ose l’affronter, plein de dangers aussi, pour celui qui se laisserait éblouir trop longtemps. Ici, ce sentiment n’est jamais loin. Mon monde est tellement sécuritaire, et celui-ci si peu ! 

A retenir tout de même : ne pas s’endormir sous un cocotier, risque de chute mortelle. 

J’ai enfin vu les singes ! 


Jour 7 : Aujourd’hui, direction le nord. Découverte de Mana, puis Awala-Yalimapo, villages amérindiens au bord de l’Atlantique. Quel étrange sentiment d’être “de l’autre côté”. Il y a une semaine, je me baignais en Bretagne. Plage paradisiaque, sable et cocotiers. Embouchure du Maroni. Vestiges du passé : briques rouges frappées des initiales A.P., “Administration Pénitentiaire”. Le bagne est toujours là. Je ramasse des petites pierres en souvenir, certaines sont translucides. Les explorateurs ont longé ces côtes, et bien avant eux, les premiers hommes arrivés ici s’étonnaient-ils déjà devant la beauté de ces paysages ? Là où le fleuve rencontre l’océan, les vagues se croisent. Coucher de soleil sur le Suriname. 

Ce soir, je partage ma chambre avec une grenouille. 


Jour 9 : Une dame passe devant moi avec ses tongs, son sac à main et sa machette. Les pirogues sont justes là, prêtes à partir, ou à rester. 

La journée d’hier était une aventure. Traversée Saint-Laurent - Albina en pirogue (5€). Avant même de débarquer, les hommes au bord de la rive nous proposent de nous ramener de l’autre côté. Comme dit David : « Si tu n’as pas de plan, eux en ont pour toi ». Mais notre objectif est de trouver les grandes pirogues de fret pour remonter le fleuve vers le sud. Après quelques minutes de marche, nous arrivons dans une sorte d’aire d’autoroute fluviale. Il est tôt. Dans les hamacs suspendus ici et là, on se réveille doucement. Coup de balai, toilette matinale dans le fleuve. On trouve bien sur un magasin, toujours chinois, et une station essence : pour remplir les bidons, la pompe est glissée à travers les grilles. Un peu plus loin, on fume. Des voitures arrivent, leur chargement est transféré sur les pirogues. Les allers-venues se multiplient tandis que le jour avance. Une certaine ostentation matérielle côtoie la précarité et la prostitution. Je ne comprends rien, mais il semble qu’il y ait tout de même une certaine organisation derrière l’apparente improvisation qui règne ici. On pense avoir trouver un piroguier, mais il parait dur en affaires. Après 4h d’attente dans cette cour des miracles, c’est finalement un autre qui nous emmènera. 

J’ai eu le temps de faire la connaissance de Marciano, avec lequel j’échange en anglais (il est Surinamais). Il me raconte des morceaux de vie :  il est fan de Barcelone, et en cite tous les joueurs ; il est professeur de sciences auprès des jeunes ; il n’aime pas son Président, qui d’après lui vole et favorise son ethnie aux dépens des autres ; Marciano lui est “Marron”, descendant d’esclaves en fuite (d’ailleurs, le terme “marron” ne fait pas référence à la couleur de la peau, mais au mot espagnol “cimarron”, qui signifie “fugitif”) ; ses ancêtres venaient du Ghana, mais sa communauté n’est pas acceptée par les ghanéens contemporains, les uns ayant été vendus par les autres aux trafiquants blancs à l’époque du commerce triangulaire. Cette période de l’histoire reste une plaie ouverte, et la honte de l’humanité. Marciano dit qu’il n’a pas de religion, qu’il essaye simplement de bien vivre. Et finalement, la conversation vire sur les éternelles questions qui cristallisent tant de tensions dans le dialogue interculturel : est-ce j’ai des enfants, est-ce que je suis mariée, pourquoi non, est-ce que je suis hétéro… J’esquive. Je ne me battrai pas aujourd’hui. 

On nous interpelle, c’est le moment de partir. On embarque, avec Marciano qui va dans la même direction que nous. La pirogue n’est pas très chargée. On s’assoie sur les rebords, on enlève nos chaussures, comme il est d’usage de le faire dans les maisons guyanaises, et probablement surinamaises. C’est parti. Le bateau est très stable, pas de mal de mer. Un vieux fusil est posé derrière nous. Nous commençons à remonter le fleuve. Le paysage ne changera pas beaucoup tout au long du voyage. De l’eau devant nous, et de chaque côté, un enchevêtrement inextricable de grands arbres verts. Le piroguier confie la direction à David pendant une bonne heure, et le guide par quelques gestes. Il reprend la main avant les passages des “sauts”, là où la roche affleure sous l’eau qui s’agite. Danse d’écume. Pas d’autre choix que de faire confiance à notre conducteur, qui maîtrise la situation avec un flegme apparent, sans doute aidé par les bières et le rhum. Un arrêt au Suriname, où on nous fait comprendre qu’il est important d’acheter quelque chose dans le magasin local (et chinois). Ambiance très masculine. Les étapes suivantes consistent en des livraisons d’un bidon d’essence, porté à bout de bras, de cageots de Parbo Bier, et de Marciano qui nous quitte peu de temps avant notre arrivée. Après plus de 6h sur le fleuve, nous arrivons enfin à Grand-Santi, commune française du bout du monde. 

Le carbet est grand et confortable, équipé de sanitaires. Fenêtres ouvertes sur l’incontournable Maroni, où les pirogues, inlassablement, poursuivent leur ballet. En face, un petit village qui s’animera dès la tombée de la nuit. A côté, des femmes affluent vers un bâtiment qui ressemble à une église, et des chants commencent à s’élever. Des enfants s’approchent : “Bonjour Madame, pourquoi tu n’as pas de chaussures ?”. Ils s’étonnent de la boucle d’oreille et des tongs roses de David : “C’est pour les filles”. Même au bout du monde, on n’échappe pas au genre. 

Les hamacs sont installés. Depuis l’autre rive, la musique traverse l’eau jusqu’à nous. Puis c’est l’orage, le ciel noir illuminé, un déluge d’eau, de l’air enfin. 

Nuit. 

Au moment où j’écris, les pirogues défilent en vrombissant, les enfants rient et sautent dans le fleuve. Une voiture passe de temps en temps, dans ce coin qui n’est desservi par aucune route, si ce n’est par celles des airs et de l’eau. 

Le silence n’existe pas ici. Pourtant la ville est calme. Nous sommes entre la Police Municipale et la Gendarmerie Nationale. Des agents de la voirie entretiennent les espaces. 

Le long d’un grand mât, des dizaines de panneaux cloués indiquent la distance qui nous sépare de diverses villes françaises. Peut-être ont-ils été installés là par des “métros” de passage. Le plus abîmé, à peine lisible, annonce Angers à plus de 7000 km. 

Il semblerait que l’on ait trouvé une pirogue pour le retour de demain, grâce à nos voisins d’un jour, qui sont arrivés ce matin de Maripasoula, encore plus au sud. Mais on n’est jamais sûrs de rien dans ce pays ! 

J’ai oublié de préciser : ici, le magasin n’est pas chinois ! 


Jour 10 : La descente du fleuve vers le nord s’est faite dans des conditions relativement confortables. Au lieu d’une pirogue de fret, nous avons eu droit (pour le même prix, 40€) à une “pirogue-taxi”. Cela dit, le bateau s’est bien rempli au fil du voyage, notamment de cageots de Parbo Bier vides, récupérés sur un camp d’orpaillage : empilement instable à l’avant, dont on ne perdra pourtant pas une seule caisse. La pirogue était couverte, ce qui a été une chance car nous avons essuyé un beau rideau de pluie (comme tout ici, sans demi-mesure). Notre piroguier, fumant au-dessus de son bidon d’essence, portait un treillis militaire sur lequel reposait une grosse chaîne et un crucifix doré. A ses pieds, un oiseau en cage : beaucoup de personnes ici se promènent avec ces “picolettes”, qui participent à des concours de chants populaires.

J’ai regardé la vie se lever le long du fleuve. A la fois lieu de toilette, lessive, vaisselle, et déchèterie. Une autoroute aussi, sur laquelle transitent toutes sortes de choses, y compris des tracteurs, à cheval sur deux pirogues. Les conducteurs se saluent le pouce en l’air, comme pour se souhaiter bonne chance. La tête appuyée contre le rebord, je regarde la ligne verte qui court entre deux étendues miroirs : celle mouvante du fleuve, qui reflète l’autre au-dessus, bleu parsemé de nuages. Sur les côtés, la forêt se dresse, toute emmêlée dans les lianes et les épiphytes. Certains arbres semblent suspendus, perchés sur leurs racines au-dessus de l’eau, comme d’étranges créatures. 

Pour garer une pirogue, il suffit d’avancer vers celles qui sont déjà amarrées, et de se glisser entre deux d’entre elles.


Jour 11 : Visité les locaux de Aides où travaille David. Rentrée en taxi. On échange quelques mots. Mon chauffeur est Haïtien, il habite en Guyane depuis 10 ans, il aimerait faire une formation pour devenir agent de sécurité, et bien sûr son activité n’est pas déclarée. Haïti c’est dur, mais c’est chez lui dit-il. Bonnet rasta sur son appuie-tête. 

Dernière promenade à “Bushiman”. Le long de la route, emprunter la piste rouge à l’orée de laquelle se dresse une ribambelle de boîtes aux lettres bariolées. Suivre le chemin en évitant les flaques. De part et d’autres, des habitations et des abattis, zone dégagée gagnée sur la forêt pour la mise en place de cultures. Et plusieurs épaves de voitures ensevelies par la végétation. 

Petite grenouille dans la douche. 

Diner dans le quartier haïtien, bananes pesées.


Jour 12 : Jour du départ.

Aéroport Felix Eboué, Cayenne. 

Le taxi est parti à 12h30 de Saint-Laurent du Maroni, le temps de récupérer tous ses passagers, 5 personnes en tout. 

Direction route de Mana, à la guyanaise : pour avancer, il faut savoir doubler. A Iracoubo, check point : le fleuve est incontrôlable, alors la frontière s’est installée sur la route unique qui longe le littoral. La ville suivante est Kourou, là d’où décollent les fusées. Aux abords de Cayenne, l’urbanisation se fait plus dense. Plus de circulation et de panneaux publicitaires.

Je ne sais plus combien de fois j’ai montré mon passeport depuis que j’ai franchi les portes de l’aéroport. Quelle ironie, après être entrée deux fois au Surinam sans visa. On dirait que certains flics prennent plaisir à arborer un air suspicieux pour vous regarder. Même dans la salle d’embarquement la douane promène ses chiens pour une énième vérification des bagages. 

Dehors, le ciel est sombre. La pluie s’abat sur les pistes, qui disparaissent. 


30/07 : Montparnasse.

Ecrire à la table d’un café donne l’impression d’être un écrivain inspiré. Bien sur, ce n’est pas le quartier latin, mais ce n’est pas si mal. Vu sur le ballet des voyageurs.

J’ai retraversé la mer de nuages. Le soleil s’est levé sur une étendue blanche, à perte de vue. Puis, doucement, une déchirure s’est ouverte dans cette couverture cotonneuse, pour réveiller l’océan. La terre est apparue, l’estuaire de ma chère Loire grand ouvert. Mon fleuve adoptif serpente entre les champs, patchwork nuancé de bruns et de verts, piqueté d’éoliennes. Je survole Nantes, puis Angers. J’aperçois les ponts au-dessus de la Maine, si petits vus d’ici. 

Et puis atterrissage à Orly, entre les routes, les lotissements et les zones commerciales. Contrôle du passeport. Tout est incroyablement normal. Ce ne sont plus les lianes qui grimpent aux arbres, mais le lierre. Paris est déjà réveillé depuis plusieurs heures. Les éboueurs balaient les trottoirs et les rues. « Attention à la marche en descendant du train », « Port du masque recommandé », « Ensemble soyons vigilants ».
Depuis la fenêtre du train, je regarde les trainées blanches des avions, si petits dans l’immensité du bleu là-haut. 

Esvière. Angers est sage sous le soleil de Juillet. C’est la fin du voyage. La valise est vidée. Reste celle des souvenirs.
Et toute la vie à vivre. 


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